Les miziro sont des interdits culturels profondément ancrés dans la société shi. Ils concernent divers aspects de la vie, comme le mariage, l’alimentation ou encore les relations sociales. Considérés comme des repères pour la communauté, ils sont censés préserver l’harmonie et éviter certains dangers perçus par les anciens.
Pour le professeur John Kadjunga, ces interdits sont, d’un point de vue anthropologique, des règles qui assurent le contrôle social au sein de la communauté. Par exemple, l’interdiction du mariage incestueux ne repose pas sur un danger immédiat, mais sur l’observation des anciens selon laquelle les enfants issus de telles unions étaient plus vulnérables aux maladies. De même, une fille ne doit pas avoir de relations sexuelles avant le mariage, sous peine de faire un mauvais ménage et d’en subir les conséquences. Dans l’univers mental des individus, les miziro servent de repères pour adopter un comportement conforme aux attentes sociales et se prémunir contre certains maux. Ce sont de véritables lignes directrices de la société.
Si ces interdits ont longtemps structuré la société, ils ne sont pas sans limites. Certains renforcent l’ordre social et transmettent des valeurs essentielles, tandis que d’autres créent des inégalités, notamment entre hommes et femmes. À mesure que les sociétés évoluent, la pertinence de ces miziro est remise en question.
Il ne s’agit pas de les rejeter en bloc ni de les suivre aveuglément, mais plutôt de réfléchir à leur impact. Certaines règles restent utiles, d’autres méritent d’être réinterprétées. Dans un monde en mouvement, chaque culture doit trouver un équilibre entre respect des traditions et ouverture au changement.
Pax Chanwa