Chaque année, le 4 février marque la Journée internationale de la fraternité humaine, une initiative visant à promouvoir le respect des droits humains sans distinction, encourager le dialogue interreligieux et interculturel, et lutter contre le racisme, la discrimination raciale, la xénophobie et l’intolérance sous toutes ses formes.
Cette journée a été proclamée par l’Assemblée générale des Nations unies le 21 décembre 2020, lors de sa 75ᵉ session plénière.
À l’occasion de cette commémoration, Limba Nyankura, coordinatrice ad interim de l’association KJN, souligne l’importance capitale de la fraternité dans nos communautés. Selon elle, cette valeur permet de surmonter de nombreuses divisions et tensions.
La fracture intergénérationnelle et la nécessité du dialogue
Aujourd’hui, il est constaté que de nombreux jeunes ne prennent pas l’initiative d’approcher leurs aînés pour bénéficier de leur expérience et de leurs conseils. Cette absence d’échange creuse un fossé entre générations et engendre parfois un climat d’égoïsme et de méfiance, alors que les aînés possèdent une richesse de connaissances pouvant servir à l’épanouissement des plus jeunes.
Les défis de la fraternité entre jeunes
Limba Nyankura insiste également sur le manque de collaboration entre les jeunes dans la province du Sud-Kivu et plus largement en RDC.
« Les jeunes sont souvent en compétition les uns contre les autres. Certains s’approprient des bénéficiaires de projets et des initiatives au lieu de travailler ensemble. Si nous fédérions nos forces, nous pourrions engendrer un changement significatif dans notre société. Malheureusement, l’égoïsme reste un obstacle majeur. Je suggère aux jeunes de mettre en avant notre identité nationale, car nous n’avons qu’un seul Congo. »
L’association KJN s’efforce donc de renforcer la résilience et la solidarité entre jeunes afin de raviver cette valeur essentielle qu’est la fraternité.
Le rôle des femmes et des jeunes filles dans la consolidation de la paix
De son côté, Thérèse Maroy, assistante aux programmes et chargée de suivi et évaluation au sein de l’organisation Mwanamuke Kesho, met en lumière la situation des femmes et des jeunes filles dans un contexte de conflits qui frappent durement les provinces du Sud-Kivu et du Nord-Kivu.
« Dans ces régions meurtries par les violences, les femmes et les jeunes filles sont parmi les plus touchées. Pourtant, elles représentent le plus grand espoir pour un avenir de paix. Chaque jour, elles font preuve d’une résilience extraordinaire et d’une volonté inébranlable de bâtir des ponts entre les communautés. »
Selon elle, au-delà des différences ethniques, religieuses et culturelles, tous partagent un même désir de paix et de dignité. C’est pourquoi elle invite chacun à s’engager activement dans des initiatives de dialogue et de réconciliation, tendre la main à ses voisins issus de différentes communautés, écouter et soutenir les jeunes filles qui œuvrent pour la paix, rejeter toute forme de discrimination et de violence, participer aux dialogues communautaires pour construire une société plus unifiée.
Un engagement quotidien pour un avenir meilleur
La fraternité ne se limite pas à une simple célébration annuelle, mais représente un engagement quotidien. Elle est essentielle pour bâtir un Congo unifié et pacifique, où les jeunes pourront grandir sans crainte et réaliser leurs rêves.
Élie Munike David